En dehors du fait que les remarques émises par les membres du conseil consultatif Pôle énergie n’ont pas été prises en compte (à part l’allongement du délai de 12 mois au lieu de 6 pour la réalisation des travaux), nous nous interrogeons sur la faisabilité technique du nouveau règlement communal de prime énergie, sur qui va être ciblé par ces primes et sur le type de travaux soutenus.
Visant les revenus de moins de 40 000€, les revenus moyens et faibles sont concernés et c’est une très bonne chose.
Par contre pourquoi ne pas donner de prime pour :
- un audit énergétique, qui est la première étape afin d’être conseillé, qui permet de prioriser ses travaux, qui donne l’accès à une partie des primes wallonnes, les plus importantes,
- l’isolation de la toiture, des murs, du sol ? L’argument avancé par le bourgmestre est que les travaux d’isolation coûtent cher. Et pourtant, il est possible d’isoler de petites parois (les petites parois les plus énergivores) bien choisies et isoler ses combles soi-même reste abordable financièrement. Avec les primes de la Wallonie, l’isolation de la toiture, par exemple pour les plus bas revenus, est peu coûteuse grâce aux primes. La prime communale pourrait leur donner un soutien supplémentaire.
- la pose d’un poêle ou d’une chaudière à bûche ou à pellet ? Les bas revenus se tournent souvent vers le poêle à pellet. Nous sommes dans une région forestière où beaucoup de personnes se chauffent au bois et où il est pertinent de s’équiper d’un poêle d’appoint ou de remplacer son vieux poêle pas très performant. L’argument de Serge Bodeux est que le bois n’est pas aussi durable que les autres énergies renouvelables. Or toutes nos forêts wallonnes sont gérées durablement, labellisées PEFC et la Wallonie et l’Europe considèrent le bois comme non émetteur de CO2. Pourquoi pas la commune de Habay ?
C’est totalement incohérent techniquement de remplacer un système de chauffage avant d’isoler… Les économies d’énergie doivent être la priorité et le système de chauffage sera surdimensionné le jour où le logement sera isolé.
Nous avons également des doutes sur le contrôle des dossiers de prime et sur la charge de travail que ceux-ci vont engendrer au niveau communal :
- Comment contrôler qu’une pompe à chaleur ne sera pas installée dans une habitation très peu isolée ?
- Comment savoir si les énergies renouvelables seront performantes comme l’exige la Wallonie ?
Et pourquoi ne pas faire comme beaucoup de communes, se baser sur l’octroi de la prime wallonne, puisque la Région Wallonne contrôle déjà les dossiers ?
Habay va donc soutenir… les pompes à chaleur (pas très accessibles financièrement pour les bas revenus), les éoliennes, le solaire thermique et le solaire photovoltaïque (qui ne bénéficie plus d’aucune prime wallonne vu qu’il est rentable de lui-même).
A l’heure où le gouvernement fédéral axe son action sur l’isolation des bâtiments en vue de d’abord réduire les consommations, le collège de Habay, une fois de plus, choisit une voie différente et incohérente…. par manque de réalisme et de compétence….