16. février 2013 · Commentaires fermés sur L’Avenir du Luxembourg de ce 16 février : Projet Photovoltaïque · Catégories: Développement durable, Presse

HABAY – Le projet photovoltaïque citoyen et social est mal embarqué. La Commune d’Habay ne garantira pas le capital nécessaire à sa mise en place.

Ils étaient 200 à avoir manifesté un intérêt pour le projet photovoltaïque citoyen et social lancé l’année dernière par l’ancien échevin Daniel Schutz. Le principe avait de quoi séduire : disposer d’une installation photovoltaïque sur son toit, sans rien débourser, si ce n’est une cotisation à une ASBL. Au citoyen : l’économie d’énergie. À l’ASBL : les certificats verts.

3 à 5 millions d’euros

Pour monter un tel projet, l’ASBL doit emprunter des montants importants, de l’ordre de 3 à 5 millions€. Les certificats verts serviront à rembourser l’emprunt. Un emprunt qui doit être garanti. La solution proposée par Daniel Schutz et Jade Charouk, qui a aidé à monter le projet : que la Commune d‘Habay garantisse l’emprunt. L’ancienne majorité s’était montrée frileuse en juillet dernier. La nouvelle, qui a repris le dossier, l’est tout autant. Elle refuse d’ailleurs de garantir l’emprunt «qui correspond à la moitié du budget ordinaire annuel», souligne la bourgmestre Isabelle Poncelet. «Des garanties ont été refusées à des associations de la commune pour des montants bien moins élevés, ajoute Jean-Michel Bock, échevin en charge de l’énergie. Si l’on accepte ici, on ne pourra pas refuser les demandes d’autres associations.»

Des zones d’ombre

Il n’y a pas que l’ampleur du montant qui a poussé la commune à dire «non». Après consultation auprès de la tutelle, il s’est avéré que le projet comprenait quelques zones d’ombre.

1. Les marchés publics

Il est prévu qu’une ASBL non-communale se charge de la mise en place du projet. Cela permet d’éviter la procédure des marchés publics et donc de gagner du temps. «Le montant à garantir est tellement important, qu’on devra exiger de l’ASBL qu’elle respecte la loi sur les marchés publics», explique Jean-Michel Bock. Tout l’intérêt de créer une ASBL non-communale est donc perdu.

2. Une finalité citoyenne, vraiment?

La DGO (Direction Générale Opérationnelle) des pouvoirs locaux, de l’action sociale et de la santé a fait remarquer au collège «qu’il s’agit plutôt d’une ASBL de citoyens, visant une finalité pour grande partie privée. La finalité d’intérêt général est faible.» Dans une coopérative, à l’image de Lucéole par exemple, la finalité citoyenne est claire.

3. Des panneaux chinois

Le projet doit être ficelé avant le 31 mars, date à laquelle la législation sur les certificats verts sera à nouveau modifiée. Dans l’état actuel, le projet prévoit la réalisation de 300 installations. À dater du 31 mars, le délai est de six mois pour installer les panneaux. Un chantier énorme qu’il est prévu de confier à une grosse entreprise qui sous-traitera une partie du travail à des installateurs locaux. «Or, nous avons rencontré des installateurs locaux qui peuvent travailler dans les mêmes prix et dans les mêmes délais et qui sont intéressés par un travail en direct, souligne Isabelle Poncelet. Et pourquoi favoriser des panneaux chinois? Après le 31 mars, les panneaux non-européens bénéficieront de moins de CV

Sans la garantie de la Commune, le projet ne peut pas être monté. À moins qu’un autre acteur se montre garant. Mais qui? Le projet se dirige lentement mais sûrement vers la voie de garage. «La commune ne dit pas «non» au projet, ni «non» aux énergies vertes, souligne Jean-Michel Bock. Mais on ne peut pas s’engager aussi lourdement.»

Du vent, il en aura produit ce projet photovoltaïque citoyen et social. Mais pas encore d’électricité…

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