Nous transcrivons ici la réflexion émise par notre conseiller communal Philippe Coton lors du conseil communal du 26 janvier 2022 :
« C’est à mon tour Monsieur le Bourgmestre d’avoir été choqué et d’être resté bouche bée lors de la dernière réunion de la commission de la RU. En effet quelle surprise lorsque vous avez déclaré avec un air tellement sincère que vous n’aviez pas connaissance d’un courrier recommandé de Mme Henoumont qui vous était adressé et qui mentionnait déjà qu’il n’était nullement dans son intention de vendre son habitation. C’est bien ce que vous avez déclaré Monsieur le Président de la RU ? J’ai bien entendu n’est pas ? Et pour m’en assurer, j’ai demandé le 16 janvier que cette déclaration soit actée dans le PV de ladite réunion. A ce jour, je n’ai reçu aucune réaction de votre part, ce qui me laisse donc penser que j’ai bien entendu.
Or, un courrier a bien été envoyé, avec accusé de réception, ainsi que d’autres échanges entre vous et cette dame. Difficile à croire, en effet, lorsque l’on sait que l’emplacement du futur centre culturel a été fortement débattu, qu’il était un choix de première importance car de lui dépendait notamment le développement de la place P Nothomb.
Quelle valeur pouvons-nous donc accorder à votre parole puisqu’il apparait clairement que vous avez menti ? (Nous y reviendrons plus loin.)
D’autre part, lors de la dernière réunion de cette commission vous avez insisté sur le fait que cette commission, je vous site : « a un rôle d’avis à remettre au Collège et au Conseil communal ». De quels avis parlez-vous, je ne vois dans ce dossier aucun avis, pas plus que dans les PV’s de réunions de commission, ils reprennent simplement les échanges d’idées et les suggestions émises, certes très intéressantes mais cette manière de faire laisse ainsi toute la liberté au comité d’accompagnement ( Bourgmestre, conseiller en rénovation urbaine, Mr Collard du SPW-DAOV et Mr Schwanen du SPW-Luxembourg, bureau Impact) de définir les fiches à sa guise en sélectionnant dans les idées émises celles qui l’ intéressent pour appuyer son choix.
Ensuite, lors de la dernière réunion, nous étions 17 membres présents : Le secrétaire, 8 politiques dont 6 représentants de votre groupe et seulement 6 citoyens. On a donc constaté que la représentation citoyenne était très faible. Pour rééquilibrer la représentation citoyenne, il a été demandé d’ouvrir cette commission a des membres du collectif représenté par Mr Guillaume qui sont très intéressés pour participer, ou d’au moins remplacer les 2 membres démissionnaires. Vos réponses ne semblaient pas très favorables et vous deviez en parler en Collège ? Est-ce que cela a été fait et quelle est la décision ?
A présent, j’aimerais revenir sur le manque de transparence vis-à-vis de la commission. Il y a eu manifestement une intention de ne pas informer la commission sur le refus Mme Henoumont de vendre son bien. Un autre courrier de Monsieur A Thomas, dénonçant toutes ses inquiétudes quant à la localisation choisie n’a pas non plus été porté à la connaissance de la commission. Si la commission avait eu connaissance de ces éléments, le choix ne se serait sans doute pas porté sur cette localisation. Sur votre site, vous tentez de rassurer les habitants en expliquant ce qu’est une procédure d’expropriation, il est écrit :
« Il faut donc que le bien visé soit crucial dans son acquisition par expropriation, que toute tentative de négociation ait échoue, que l’enquête publique n’ait pas donné d’opposition massive au projet d’expropriation, que l’acquisition du bien soit indispensable et que les alternatives existantes ne soient pas possibles. »
N’y a-t-il pas d’alternatives pour l’emplacement du futur centre culturel ? Personnellement, je vous en propose 3 qui ne nécessiteront pas d’expropriation, ayant chacune leurs avantages et leurs inconvénients :
- L’actuel « atelier » des travaux
- La maison Vidrequin : je rappelle qu’en début de législature vous nous avez conviés à une réunion extraordinaire pour acheter le maison Lemaire dans le but d’y construire le futur CC.
- Pourquoi ne pas raser le SI, ce bâtiment mal conçu ? L’espace alors dégagé, ajouté à celui du bâtiment de la police libèrera une surface suffisante pour une telle construction, non loin de l’espace Bologne puisque cela semble votre priorité. Ou est-ce que le fait de raser un bâtiment communal vous pose un problème ?
Pourquoi, comme pour l’extension du Pachis et la gare des bus, ne pas proposer une alternative ?
Enfin parlons des alternatives que vous nous proposez de voter aujourd’hui :
- La gare des bus. Il semblerait que le TEC ne soit pas favorable à la fiche 4 présentée et qu’il faille rapidement trouver une solution. Là aussi, la destruction du SI faciliterait bien les choses, encore une fois n’est-ce pas un bâtiment crucial à détruire ? (D’autre part, si la gare des bus ne voit pas le jour sur le parking du Carrefour, pourquoi ne pas retirer la connexion Place Nothomb- parking carrefour à l’arrière du Pachis ? Elle n’a plus du tout de sens.
- L’extension du Pachis. On propose une nouvelle localisation. Mais ni pour la première, ni pour la seconde localisation, l’ASBL n’a été consultée pour connaitre les besoins (même erreur que pour le hall sportif de Marbehan) (24 X 44 m). Si l’infrastructure existante doit être entretenue pour sa proximité avec les écoles, il faut penser à un nouveau site dédié au sport en général comme le prévoit le SDC et c’est sur ce site qu’il faut construire l’extension.
- Enfin, concernant la rue Emile Baudrux tantôt à sens unique, tantôt à double sens. On vient d’y refaire les trottoirs. On prévoit de déjà les rénover dans le cas de l’alternative à double sens, mais peut-être qu’il faudra à nouveau les réaménager le jour où l’on passera à sens unique. Ne pensez-vous pas que c’est jeter l’argent du contribuable par la fenêtre ?
Pour conclure,
Le projet de rénovation urbaine avait très bien commencé, des citoyens s’y étaient investis ayant pour buts principaux l’embellissement de la place Nothomb et le développement de la mobilité douce. Si à nos yeux, le second objectif tient encore toutes ses promesses, le premier a vraiment du plomb dans l’aile. Nous en voulons pour preuve les interrogations et inquiétudes des citoyens de la zone concernée. Ce ne sont pas les alternatives proposées qui vont les rassurer. Et encore moins vos promesses les assurant qu’ils ne seront jamais expropriés, lorsque l’on voit toute la valeur que vous accordez à la parole.
Nous votons Non et demandons qu’il soit justifié dans le PV de la manière suivante :
1. Il y a manque de transparence et de considération vis-à-vis de la commission et des citoyens.
2. Nous ne voulons pas cautionner les expropriations prévues dans ce projet.
3. Nous regrettons notre vote positif lors de la première présentation car nous n’avons pas mesuré le réel impact de ce projet sur les biens privés.
4. Nous sommes opposés à la construction d’un nouveau centre culturel ainsi que l’extension du Pachis aux endroits proposés.